- Après deux très fortes impressions l’été dernier en France lors du Knotfest, suivi dès le lendemain par le Hellfest 2019 où ils ont sauvé la soirée, les Suédois de Sabaton reviennent en France pour une seule date, un seul champ de bataille et non des moindres : le Zénith de Paris ! Soutenus par Amaranthe et Apocalyptica en premières parties, le quintet nordique nous aura gratifié d’un show dépassant nos espérances.
Amaranthe a ouvert le bal avec un set très diversifié. En effet, sur toute leur setlist, seulement quelques chansons font partie de leur dernier album, comme « Helix » ou « GG6 ». En soi, c’est un choix intéressant que de représenter équitablement toutes leurs productions.
Apocalyptica, quant à eux, nous ont offert une prestation de qualité seulement entachée par les basses un peu trop saturées durant tout leur concert. Néanmoins, les chansons choisies, le retour émouvant d’Elize Ryd offrant au public la rare occasion d’entendre Apocalyptica jouer Seeman sur scène, mais surtout une sublime Marseillaise reprise en cœur par toute l’assemblée auront su conquérir aussi bien le cœur du public que celui des artistes.
La scène replonge dans le noir, le rideau est relevé. L’attente se fait au son des versions orchestrales des chansons du dernier album. Puis commence Flander’s Fields nous annonçant que notre patience est enfin récompensée. The March to War débute juste après et les cœurs s’accélèrent. Retentissent enfin les mots que nous attendions tous alors que le rideau chute, dévoilant une scène couverte de barbelés, digne des tranchées du siècle dernier.
« Hello Paris ! We are Sabaton ! And this is Ghost Division ! »
La batterie et les effets pyrotechniques explosent au même moment. Le public se déchaîne et la bataille commence. Les Suédois arrivent sur scène survoltés et enflamment aussitôt le Zénith. Littéralement et métaphoriquement. Les visages exaltés aux barrières brûlent dès les premières notes et pas seulement de passion. Les premiers titres s’enchaînent très vite. Le combat passe brutalement de Ghost Division à The Great War et c’est avec plaisir que l’on constate que les basses ont été réarrangées. Le groupe disparaît ensuite brièvement pour revenir après l’introduction de Attack of the Dead Men, parés de masques à gaz, avec un Joakim en uniforme historique, équipé de deux bonbonnes de fumigène sur le dos, inondant la scène et le public d’une fumée aussi menaçante que les harmoniques de la chanson.
La production du concert est clairement montée d’un cran avec des décors très travaillés, des costumes et accessoires thématiques et des instruments superbement décorés. L’écran derrière eux est d’ailleurs bien mieux utilisé que durant la tournée précédente, avec des caméras mieux réparties et d’excellents effets visuels.
Un rapide échange avec le public où Joakim a rendu un bel hommage à leurs débuts en France, retraçant ainsi leur parcours jusqu’à aujourd’hui et le groupe nous entraine vers les sables d’Arabie avec la chanson Seven Pillars of Wisdom. L’étendard de la Sabaton French Division parvint d’ailleurs au groupe à cet instant et fut aussitôt exposé sur le ventre de Walther, fidèle compagnon d’Hannes et sa batterie. S’en suit le grand classique de la Première Guerre Mondiale, The Lost Bataillon. Puis Joakim s’adresse encore au public alors qu’arrive sur scène un drôle d’appareil : un avion, un triplan icônique même ! Après le tank, les fusils et les barbelés, voici venir le trône du Baron Rouge. Derrière sa mitrailleuse se tient un orgue qui servira à l’intro et qui nous offrira quelques explosions
impressionnantes.
En bon claviériste, Joakim nous a offert quelques notes d’AC/DC ainsi qu’une chanson traditionnelle suédoise sur l’air de Swedish Pagans dont les paroles se composaient en tout et pour tout de : « IKEA », partageant ainsi son amusement avec la foule hilare.
Puis s’en suivirent The Last Stand et 82nd All the Way. C’est là qu’on voit qu’il s’agit d’un show ficelé et maîtrisé à la seconde près avec quasiment une mise en scène par chanson. Malgré ce manque de place pour l’improvisation, le groupe continue pour notre plus grand bonheur de s’amuser entre eux. Nous avons notamment pu assister à un exercice de lancer de médiators de la part de Tommy Johansson) visant la bouche d’Hannes (82nd échecs all the way… ok je sors). Night Witches prend le relais et la pyro s’enflamme jusqu’au tir au bazooka de Joakim sur Walther, évitant de peu Hannes.
Petite pause, et c’est avec un immense plaisir que les violoncellistes d’Apocalyptica reviennent pour Angels Calling et resteront pour un total de 5 chansons.
Joakim rendra hommage aussi à la bravoure et à l’histoire militaire des soldats français durant Fields of Verdun, chanson qu’il attendait de jouer en France depuis le début de la tournée et sur laquelle le public s’est embrasé. Cette chanson démontre aussi une grande complicité entre les deux groupes. Les membres n’auront pas arrêté de se taquiner, de s’amuser et se plaquer au sol tout en rivalisant d’adresse et de dextérité dans une compétition amicale qui fait chaud au cœur. On notera la connivence d’Eicca Toppinen (violoncelle / chant) et de Pär ainsi que l’esprit malicieux de Perttu Kivilaakso (violoncelle) sacrant Tommy chevalier à l’aide de son archet. The Price of a Mile retentira ensuite avec le retour de Mikko Sirén (batterie) sur scène et son tambour de guerre pour marquer la mesure et rajouter un aspect solennel à cette chanson déjà lourde de symbolisme. Puis s’en suivront deux titres de l’album Carolus Rex, The Lion From The North et la chanson éponyme de l’album, où tout le groupe est revêtu des manteaux des Karoliners.
Un bel au revoir à Apocalyptica et Joakim nous ordonne tous d’aller nous coucher avec un « Bye! Bye! » malicieux. Allez au lit !
L’obscurité retombe et le public en redemande. Primo Victoria nous arrive portée par l’enregistrement du discours de Winston Churchill sur fond d’images historiques du débarquement, remplaçant la traditionnelle introduction de Joakim nous invitant à chanter et sauter avec lui. Malgré le manque de complicité habituelle sur les premières phrases iconiques entre le chanteur et le public, la foule aura sauté à en faire trembler la terre, conservant un moment d’intense camaraderie et de joie entre les fans et le groupe.
Bismarck aura ensuite donné l’occasion à la foule de ramer pour retrouver le bateau dans un mouvement aussi gracieux que drôle. Après avoir listé les grandes traditions de Sabaton exécutées ce soir-là, Joakim s’est tourné vers ses camarades, ayant l’intuition qu’il manquait quelque chose. Chris Rörland (guitare) et Tommy (Johansson) ont tour à tour proposé deux morceaux de heavy metal, illustrant au passage leur exceptionnelle dextérité, mais qui ne convenaient pas au chanteur. Ce dernier a donc fait part de son inquiétude au public quant à interroger le batteur, craignant la décision de celui-ci. Grand mal lui a pris vu que Swedish Pagans fut entonnée et reprise par tout le groupe ainsi que le public ! Le quintet se rassembla ensuite sur le devant de la scène pour un moment d’émotion et trinquer avec le public aux 20 années passées ensemble.
Enfin, Joakim invoqua le calme, faisant taire l’assistance avant que les premiers sifflements de To Hell and Back n’emplissent le silence assourdissant que le chanteur a réussi à créer. Le tank tire ! Le public s’émerveille alors sous une pluie de flyers à l’effigie des chansons du nouvel album. La foule explose en délire pour un dernier baroud d’honneur et exulte lorsque Pär brandit un immense drapeau français sur scène à la fin de la chanson, marquant ainsi une victoire éclatante pour Sabaton. Les artistes quittent la scène sous les notes prémonitoires de Masters of the World, scellant ces vingt années de campagne par la plus glorieuse des victoires. Pari risqué ! Paris Sold out ! Pari gagné ! Paris conquis !
Cette victoire célèbre également une autre réussite chère aux cœurs de Pär et Joakim depuis plus de 15 ans, qui est celle du succès de la première année de la chaîne Sabaton History sur Youtube puisque le concert de Paris s’est tenu le 7 février, date de sortie du 1er épisode.
SETLIST :
In Flanders Fields (soundtrack to the Great War version)
The March to War
Ghost Division
Great War
The Attack of the Dead Men (+ introduction historique)
Seven Pillars of Wisdom
Diary of an Unknown Soldier
The Lost Battalion
The Red Baron
The Last Stand
82nd All the Way
Night Witches
Avec Apocalyptica :
Angels Calling
Fields of Verdun
The Price of a Mile
Dominium Maris Baltici
The Lion From the North
Carolus Rex
Rappel :
Primo Victoria
Bismarck
Swedish Pagans
To Hell and Back
Dead Soldier’s Waltz
Masters of the World
SETLIST d’Apocalyptica :
Ashes of the Modern World
Path
En Route to Mayhem
Seemann (Rammstein cover with Elize Ryd)
I Don’t Care (with Elize Ryd)
Grace
Seek & Destroy (Metallica cover)
Hall of the Mountain King (Edvard Grieg cover incl. ‘Thunderstruck’ et ‘La Marseillaise’)
Nothing Else Matters (Metallica cover)
SETLIST d’Amaranthe :
Maximalism Intro
Maximize
Digital World
Hunger
Amaranthine
GG6
Helix
That Song
Call Out My Name
The Nexus
Drop Dead Cynical
Un grand merci à Reno pour les photos !