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« HEROES » – Notre avis

En tentant de ranger notre côté fanatique l’instant de quelques lignes, nous vous livrons nos opinions sur le dernier opus à venir : HEROES. Elles n’engagent que nous et vos réactions (bonnes comme mauvaises) sont évidemment les bienvenues . Sortie le 16 mai.

 

Alex :

Joakim avant annoncé la couleur, c’est le premier album composé avec le nouveau line-up. Il fallait donc innover tout en sonnant toujours “Sabaton”. Alors, où se situe “HEROES” par rapport à ses prédécesseurs ? Qu’ont pu apporter les nouveaux membres ? Rupture ou continuité ?

Avec HEROES, Sabaton revient (comme dans « Coat of Arms » – 2010) à la Seconde Guerre mondiale. Mais ici, point de chanson centrée sur les conflits et les batailles à proprement parlés, mais un album relatant des hommes et des femmes qui ont marqué ce conflit par leurs actes et leur bravoure, faisant ainsi d’eux des héros. Musicalement on ne pourra pas reprocher au groupe de s’éloigner de ce qui a fait leur succès jusqu’à présent. On retrouve ainsi des chansons dynamiques, très rythmées, des choeurs très nombreux à la limite de l’abus et… une ballade. Le tout ponctué de quelques surprises notamment en début de morceaux (pipeau sur “To Hell And Back” – trop de temps passé en compagnie d’Eluveitie? ou encore le carillon à la “Harry Potter pour entamer Inmate 4859 – chanson qui illustrera s’il le fallait, l’abus de chœurs).

Le grand fan que vous êtes aura bien évidemment remarqué les énormes similitudes avec d’autres morceaux de Sabaton existants déjà. À commencer par l’introduction de “Smoking Snakes” directement empruntée à “Aces in Exile”. Déception très rapidement oubliée dès que le “pont” se profile. Assurément l’un des plus beaux écrit à ce jour. Néanmoins cette chanson reste comme le coup de coeur de cet album tant elle sonne “Sabaton” (comme l’assume si bien Joakim – qui compose 90% de la musique rappelons le).

Cependant, même si le travail d’écriture n’a pas changé après les départs de  Daniel Myhr -Oskar Montelius – Rikard Sundén – Daniel Mullback, notons que les “nouveaux” membres ont su apporter quelques touches bienvenues à commencer par la batterie, bien plus présente que sur les derniers albums. On relèvera bien évidemment l’introduction de “Far From The Fame” ou encore l’outro de “Inmate 4859”. Côté grattes, il n’aura fallu attendre que deux chansons et l’introduction inédite de “No Bullets Fly”  pour comprendre les petites touches effectuées ici là par Chris Rörland et Thobbe Englund. Chanson sans conteste où les guitares sont le plus exprimées et ce, au détriment complet du clavier que l’on retrouvera majoritairement sur la ballade très “sabatonesque” et qui porte très bien son nom “The Ballad of Bull” (peut-être même que cette chanson sera jouée par Joakim au clavier, tout comme l’a été “The Hammer Has Fallen” durant la dernière tournée)

Nous ne pouvons donc nous empêcher de nous projeter sur la future tournée qui fera la promotion de cet album. Et du côté live, on en salive déjà, car avec des morceaux puissants comme : “Resist And Bite”, “Smoking Snakes”, ou “Night Wishes” l’avenir scénique est tout tracé.

D’une durée totale de 37 minutes (hors bonus track), HEROES n’aura aucun mal à convaincre les fans (récents comme anciens), mais malgré quelques petits apports et nouveautés, la prise de risques reste minimale. Combien de temps encore cette formule marchera-t-elle ? D’un autre côté, quelle serait la réaction des fans si le style de Sabaton venait à évoluer ?

N’hésitez surtout pas à nous donner votre avis dans les commentaires ci-dessous (après la chronique de notre cher OrmaGodden) sur notre forum.

Ma note   7.5/10

OrmaGodden :

Heroes est définitivement un album  important pour Sabaton. Non seulement c’est à lui que revient la lourde tâche de suivre le multirécompensé et acclamé Carolus Rex, mais c’est aussi et surtout le premier album sur lequel figurent les trois « petits nouveaux » : Chris Rörland, Thobbe Englund et Hannes Van Dahl. Enregistré encore une fois en un temps record, comme ça devient une habitude avec Sabaton, Heroes s’est déjà révélé au public avec deux extraits plutôt bien accueillis. Mais que vaut ce 8e album sur la longueur ?

Dès les premières secondes de Night Witches, l’auditeur reçoit une première salve de chœurs guerriers si caractéristiques de Sabaton vite rejoints par la batterie avant un coup de basse et… c’est le début de la déferlante ! On se croirait de retour sur l’album Art of War tant ce morceau partage des points communs avec Ghost Division ! Un titre rapide qui ouvre l’album sous les meilleurs auspices. Sabaton lance directement toutes ses forces dans la bataille plutôt que de laisser monter la tension comme il l’avait fait en utilisant Dominium Maris Baltici pour ouvrir Carolus Rex. La signature sonore caractéristique de Peter Tägtgren (qui a produit l’album) est, elle, directement reconnaissable dès l’intro du premier titre. No Bullets Fly est déjà plus anecdotique, un traditionnel morceau mid-tempo passe-partout dont seul le refrain pourrait être vraiment marquant.

On en vient à Smoking Snakes. Titre originellement appelé Heroes, comme révélé par le groupe en interview, il ne fait aucun doute que c’est l’un des titres phares de l’album. C’est bien simple, il contient tout ce qui fait le succès de Sabaton(chœurs puissants, refrain épique et paroles pleines d’émotions) au point que le groupe s’autoplagierait presque (on pense parfois à Union ou Aces in Exile à l’écoute du morceau). Mais quand c’est si bien exécuté, difficile de le leur reprocher.

Le titre suivant change radicalement d’ambiance puisque c’est un simple son de clavier (instrument discret voir inexistant sur les premiers titres de l’album) rappelant un peu une boîte à musique qui accueille l’auditeur. Inmate 4859 raconte l’histoire d’un résistant polonais qui s’est fait enfermé volontairement à Auschwitz et qui a réussi à s’en échapper ! Normal donc que ce morceau soit assez sombre. Heureusement cette ambiance pas très joyeuse est vite effacée par le premier single To Hell and Back qui en a déjà surpris quelques-uns avec son ambiance western-spaghetti et sa rythmique sautillante.

C’est alors qu’arrive la grosse surprise de l’album. En effet, comme son nom l’indique, The Ballad of Bull est une… ballade ! Depuis leur compilation de démos Fist for Fight qui contenant The Hammer Has Fallen, Sabaton n’avait plus enregistré de tel titre. Évidemment le son du groupe a bien changé depuis leurs débuts et si le titre commence simplement avec un clavier et Joakim seul au chant, il ne faut pas longtemps que le titre se « sabatonise » avec des orchestrations rappelant les ambiances qu’on pouvait retrouver sur les titres Carolus Rex par exemple. Le morceau ne cesse de se voir ajouter des éléments musicaux au fil des refrains, une guitare électrique se fait même entendre sur le dernier.

Passons Resist And Bite que la plupart d’entre vous connaît et apprécie déjà ainsi que sur Soldier of 3 Armies (morceau ultra classique, mais avec un refrain qui pourrait bien marche en live) pour parler en vitesse de Far From the Fame, révélé sur scène en 2012, mais dont la batterie a été réenregistrée par Hannes Van Dahl qui y fait un travail impressionnant.

L’album se conclut alors avec Hearts of Iron, morceau traitant du sujet épineux du sort des soldats allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale. À part pour sa thématique, cette piste n’aurait aucunement dépareillé sur Carolus Rex. Sa structure et le travail sur les chœurs rappelant un peu The Carolean’s Prayer ou Ruina Imperii.

Alors que penser de ce Heroes ? Sabaton a choisi de s’écarter un peu de la formule qui avait marché pour Carolus Rex, délaissant les claviers (il faut attendre Inmate 4859 pour en entendre) au profit d’une musique plus rapide et surtout bien plus orientée guitare. Évidemment l’arrivée de Chris et Thobbe n’y est pas pour rien. De son côté, Hannes fait un travail formidable et prouve qu’il est sûrement le meilleur batteur de l’histoire du groupe tandis que Joakim, tout en restant dans son registre habituel, chante mieux que jamais et parvient à faire passer de nombreuses émotions (allant de la colère à la joie en passant par la tristesse) tout au long de l’album.

Je dois bien dire qu’il a été difficile de me détacher du côté « fan » et de donner un avis objectif sur cet album, mais il semble bien que Heroes ne soit pas exempt de défauts. Premièrement cet album est très court ! Alors oui, Sabaton arrive à condenser tout son savoir-faire, mais l’album nous laisse un goût de « trop peu » une fois arrivé à sa fin. Une astuce pour donner envie à l’auditeur de directement refaire tourner le CD ? En tout cas c’est l’effet que cela a eu sur moi.

Bien qu’étant passé à une formule plus foncièrement Heavy Metal, bien moins symphonique, il ne fait malheureusement aucun doute que Sabaton commence à tourner en rond musicalement et semble se complaire dans ses propres clichés. Heureusement il nous sauve de l’ennui en essayant de nouvelles choses (diminution du clavier au profit de la guitare, touches western sur To Hell and Back, ballade), mais cet album m’a globalement bien moins impressionné que Carolus Rex en son temps (pour l’anecdote, ma première écoute de Night Witches et son léger côté, Indus m’a complètement dérouté). En prenant cet album pour ce qu’il est, un manifeste de Heavy Metal fédérateur et taillé pour le live, on passe quand même un excellent moment et Sabaton reste malgré tout un cran au-dessus du reste des groupes génériques du genre. Attendons donc la tournée des festivals cet été pour commencer à se faire une idée sur le réel potentiel des nouveaux titres !

Ma note   8/10

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