Seule date française en 2015 après le concert du 14 janvier à Paris, la Hard Rock Session de la Foire aux Vins de Colmar était l’occasion ultime de revoir Sabaton en France avant la fin de l’année. Programmé pour seulement une heure de jeu – autant que le reste du line-up de la soirée à savoir Ensiferum, WASP et Accept – la question était de savoir si ce court show de Sabaton allait en valoir la peine. Un concert plus tard, la réponse est unanime : Sabaton sur scène vaut toujours le coup. La preuve en cette soirée du 10 août 2015. Alors comment les suédois s’y sont-ils pris pour convaincre avec une heure de présence ? Réponse ici.
Depuis le début des festivités sous un soleil de plomb, les prestations d’Ensiferum, WASP et Accept se font dans une ambiance de feu, et c’est donc devant un public chauffé à bloc (dans tous les sens du terme, la fosse était un véritable chaudron où la température était difficilement supportable) que Sabaton s’apprête à entrer en scène. A 22h30 les lumières s’éteignent et le traditionnel « Final Countdown » retentit. Si l’on peut encore et toujours regretter que la totalité du morceau soit diffusé et entame donc le temps de jeu, il a le mérite de déchaîner encore plus la foule du Parc des Expos, à qui la forme de petit amphithéâtre confère une atmosphère conviviale très particulière. Sur scène tous les décors sont en place et c’est ce soir le nouveau tank « Walther » qui supporte Hannes et sa batterie. Dès « Ghost Division », l’enceinte s’enflamme – là encore, dans tous les sens du terme, puisque la pyro et les feux d’artifice sont au rendez-vous. Ces derniers surprennent d’ailleurs les photographes de la Foire aux Vins, peu habitués aux concerts metal, qui se réfugient près de la barrière à chaque « coup de feu » sous les rires des fans du premier rang.
Fidèle à lui-même, le groupe est manifestement ravi d’être là et se montre très énergique -ça en devient un euphémisme lorsqu’il il s’agit de Sabaton- et extrêmement souriant. Peut-être même encore plus que d’habitude, avec notamment une mention spéciale à Hannes, hilare pendant une heure. Après la bombe atomique Ghost Division, le sincère ahurissement sur le visage du frontman Joakim devant l’accueil du public fait office de transition vers « To Hell and Back » : parfait pour faire sauter les centaines de fans présents dans la fosse, tandis que les gradins s’agitent sérieusement également. Un petit problème technique survient à ce moment puisque Chris est contraint de quitter la scène, très probablement pour un problème de guitare. Qu’à cela ne tienne, le reste du groupe continue avec la même ferveur, bien décidé à rendre cette soirée mémorable – ce que verbalisera plus tard d’ailleurs Joakim en laissant échapper un « Oh man, this is gonna be a good time… » .Un petit signe du chanteur à l’autre guitariste Thobbe pour que celui-ci joue le solo à la place de l’absent, et tout s’enchaîne parfaitement. Chris ne reviendra qu’au milieu du morceau suivant, l’éponyme « Carolus Rex », comme si de rien n’était.
Après cette solide entrée en matière, c’est le moment pour Joakim de glisser quelques mots de remerciements en français au public. Il a l’air réellement agréablement surpris de l’accueil que l’Alsace lui réserve ce soir, et l’on peut retrouver cette expression sur le visage des quatre autres membres également. Il faut le dire, l’atmosphère est folle, certainement car c’était la seule occasion de (re)voir Sabaton cette année en France et que tout le monde tient à en profiter comme il se doit. Les fans français sont donc bel et bien au rendez-vous, comme le témoignent au premier rang les drapeaux Sabaton sur fond bleu blanc rouge.
Depuis la tournée Carolus Rex, un concert de Sabaton ne serait pas un concert de Sabaton sans un public qui chante la mélodie de Swedish Pagans. Colmar n’y coupe pas et après un petit moment de « dispute » cordiale entre Thobbe/Par et Joakim qui prétend ne pas vouloir jouer le morceau, les spectateurs obtiennent finalement gain de cause et c’est Swedish Pagans qui est lancé. Classique mais efficace ! A la fin de la chanson, le public en redemande, et scandera d’ailleurs la mélodie entre (presque) tous les morceaux suivants…
Pour continuer dans l’esprit de franche camaraderie qui règne au sein du groupe, Thobbe et Joakim se livrent ensuite à une petite battle de guitare, le premier entamant un solo endiablé pour se moquer de la prestation du deuxième sur « Smoke On The Water ». C’est Chris qui doit intervenir pour les faire taire et leur faire remarquer que le public veut une nouvelle chanson : c’est au tour de « Resist And Bite », avec Joakim à la guitare donc, dans une ambiance qui se réchauffe encore .Tout s’enchaîne alors très vite, avec « Far From The Fame » et « The Art Of War », classique morceau de fin de set avant le rappel, et oui déjà ! Le rappel est d’ailleurs quasiment mimé et les suédois reviennent très vite sur scène pour enchaîner avec le missile nucléaire qu’est « Night Witches ». Pyro, feu d’artifice, sur scène c’est l’explosion et dans le public aussi. Le groupe donne tout ce qu’il a et la foule le lui rend bien. Pogos, slammeurs, cris, tout y est.
C’est là que nous décidons qu’il est temps de marquer le coup et que le drapeau de la French Division, symbole des fans français, est lancé sur scène et brandi par Joakim et Chris sous les acclamations du public. Le chanteur a l’air impressionné et précise qu’il a déjà vu ce drapeau avant et qu’il reconnaît certains membres à la barrière. Comble de la surprise, il échange même son armure avec l’un d’entre eux (pour la deuxième fois en deux semaines) puis plus tard sa paire de lunettes ! Dans le public, l’euphorie est totale. C’est le moment que Joakim choisit pour remercier encore les fans français et annoncer les trois dates de la tournée 2016 : Marseille, Bordeaux et Nantes. Si l’effet est un peu raté car la majorité du public vient bien évidemment de l’est et que ces dates sont donc difficilement accessibles ; l’insistance du frontman sur le fait qu’ils feront « trois » dates en France suffit à emballer les spectateurs. Qu’il est bon d’avoir de la reconnaissance et de voir que la France commence enfin à émerger en tant que pays où Sabaton a du succès. La jeunesse du public présent est de plus de très bonne augure pour l’avenir !
Voici déjà venu la fin du show et c’est drapeau de la SFD sur les épaules que Joakim nous invite à sauter sur « Primo Victoria ». Encore quelques mots de remerciements, nous confiant avoir passé une journée fantastique avec du très bon vin et de très bons groupes, et disant avoir hâte de nous revoir en février 2016, il est déjà temps de se quitter sur « Metal Crüe » et son ambiance fédératrice. Le show s’achève sous un rideau de feu d’artifice (que Joakim reçoit d’ailleurs sur la tête) et une pluie de confettis, sous les acclamations d’un public reconnaissant.
Avec seulement une heure de jeu et 10 morceaux, ce concert est direct, efficace. Un pur condensé de tout ce qui fait Sabaton : le côté théâtral habituel -un peu raccourci pour tenir dans le temps de jeu-, des morceaux de folie, une énergie inégalée, la complicité entre le groupe et entre le groupe et son public. Le tout compressé en une heure fait ainsi l’effet d’un shot de Sabaton, une grosse dose d’adrénaline certes courte mais par conséquent tellement plus intense. Rajoutons à cela l’ambiance de folie dans le public qui créera une atmosphère magique – Joakim le dira d’ailleurs lui-même à la fin du show –, la reconnaissance du groupe envers les fans français et la communion entre ces derniers, et cette soirée en deviendra inoubliable. On en redemande encore et toujours, et 2016 paraît bien loin. Mais qu’on se le dise, les français seront au rendez-vous pour accueillir leurs Héros.
Sasha
Report dédié aux grands absents de la soirée qui nous ont beaucoup manqué.
Photos : Robin Lehé (1,2,3,4,6) & Clémence Marangon (5)
Pour encore plus de photos et vidéos de la soirée, rejoignez le groupe Facebook « Sabaton French Division » !